Un problème simple en apparence, mais qui divise. Pourquoi ?
Parce que la linéarisation et la perception brouillent l’interprétation.
Et si la manière dont nous lisons un problème ou dont on nous présente un problème influençait plus notre réponse que le problème lui-même ?
On connaît ce calcul qui fait débat
8÷2(2+2)=?
L’ambiguïté vient de notre perception visuelle en mode linéaire : elle perturbe l’ordre des opérations.
Or il y a une règle simple en maths : multiplication et division ont la même priorité et se font de gauche à droite.
Faut-il encore s'en rappeler.
Et si l'auteur du problème le présentait différemment ?

- Si l'auteur veut nous rappeler la règle de priorité entre multiplication et division, il a raison d'utiliser le premier énoncé : 8÷2(2+2)
- Si l'auteur veut que nous obtenions le résultat qu'il attend, tout en connaissant le risque (l'oubli de la règle), il se doit de présenter le problème sans possibilité de débat.
Même topo avec l'exercice de cette personne enseignante : si elle veut la réponse exacte, elle doit poser la question exacte.
C'est donc elle qui manque de précision.
Une leçon pour la pensée critique
Ce principe dépasse les mathématiques.
Trop souvent, on aborde un problème en commençant par la conclusion ou en appliquant un raisonnement linéaire rapide.
En communication : on analyse d’abord la surface (le titre d’un article, une phrase sortie de son contexte) sans creuser la base du raisonnement.
En gestion de projet : on attaque la stratégie sans avoir clarifié les besoins fondamentaux.
En philosophie : on débat des conséquences sans questionner les prémisses.
En relationnel: l'exemple type de quelqu'un qui vous coupe la parole
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Approche linéaire
« Il m'a interrompu, il manque de respect, il faut lui dire d’arrêter. »
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Approche hiérarchique
Base : qu'est-ce que j’ai ressenti ? Une frustration, un sentiment de ne pas être entendu.
Droite : pourquoi a-t-il fait ça ? Peut-être était-il stressé ou impatient.
Sommet : je peux maintenant choisir une réaction adaptée (ex. lui en parler calmement).
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Conclusion
Un problème bien résolu ne commence pas par ce qui est visible (le sommet), mais par ce qui est ressenti (la base), et il ne s'analyse pas en "qui a tort en premier ?" (gauche), mais en "qu'est-ce qui a motivé ce comportement ?" (droite).
🔹 Avez-vous déjà rencontré une situation où changer votre façon de percevoir un problème a tout débloqué ?